Commentaires du 28 Fevrier 2002

Discus: ADRA : LES COMMENTAIRES D'HARISSA: Commentaires de Fevrier 2002: Commentaires du 28 Fevrier 2002
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Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Admin (Admin) le vendredi 01 mars 2002 - 06h56:

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Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par David (David) le jeudi 28 février 2002 - 15h54:

devant le tréééééééé.. emouvant conte de monsieur albert je n'ai pas pus m'empéché de repenser aux paroles toutes aussi émouvantes de la chanson 90 ans entendue sur le fréquence juive dont je vous joint ci-aprés le texte


Quatre-vingt-dix ans
Paroles et musique : Stéphane SOLOMON


Le soleil s'infiltre dans sa chambre
Elle sent la douleur de ses membres
Lui rappeler dès le premier mouvement
Qu'elle a déjà quatre-vingt-dix ans

Quatre-vingt-dix ans déjà
Elle se lève, s'appuie sur son bras
Sur lequel subsiste une marque bleue
Matricule soixante mille quarante-deux



Dans son quartier ils l'appellent tous Mamie
Les commerçants sont presque ses amis
C'est de loin la vieille la plus respectable
Ils aiment savoir leurs produits sur sa table

La journée passe entre action et ennui
Puis elle s'allonge gracieusement sur son lit
En allumant machinalement
Son poste de télévision

On ne peut pas dire qu'elle est fan de tout ça
Mais le soir elle aime entendre des voix
De temps en temps elle apprend quelque chose
Et les banalités la reposent

Mais ce soir ce n'est pas pareil
Elle ose à peine se fier à ses oreilles
Un "politique" joue l'historien pressé
Qualifiant de détail son lourd passé


Mais de quel détail peut-il bien parler
Etaient-ce les femmes qu'on entendait hurler
Les étoiles jaunes cousues sur les chemises
Les enfants fusillés, la fumée grise

C'était à l'aube de ses trente-cinq ans
C'était à l'aube de son troisième enfant
Une nouvelle ère inondait la Nation
Basée sur le crime et l'humiliation

Mais de quel détail peut-il bien s'agir
Et que peut-il nous arriver de pire
Que l'on soit victime ou bourreau
La honte nous poursuivra jusqu'au tombeau

Elle revoit toute sa vie en un instant
Le bonheur brisé d'une génération
Les droits perdus retrouvés peu à peu
L'oubli des imbéciles et des envieux

Elle revoit toute sa vie comme un outrage
L'homme qu'elle aimait, partir dans un nuage
Ses enfants grandir dans la peur
Sa descendance étouffer sa rancœur



Puis elle se sent céder, elle veut mourir
Ne plus survivre, ne plus entendre dire
Que six millions de vies assassinées
Ne sont qu'un détail du passé

Elle n'entend pas la clé dans sa serrure
Dans sa tête ne résonne que l'injure
Elle n'entend pas les pas dans son couloir
Elle ne voit pas les trois vieillards

Pourtant ils sont bien là et ils l'appellent
Pourtant ils crient pour qu'elle revienne à elle
Trois hommes épargnés par le temps
Trois hommes aux cheveux gris, qui crient "Maman"

Maman, bats toi, il faut que tu respires
Maman, trouves vite quelque chose à dire
Fais nous un signe, il faut que tu reviennes
Ne te laisses pas tuer, parle ! peine !

Maman tu as encore beaucoup à faire
Dis à ton cœur de battre toute sa colère
Maman, surtout, faut pas pleurer
C'est juste un con qui passe à la télé

Maman, regarde nos enfants
Ils sont sortis d'Egypte y a trois mille ans
Et chaque année ils rendent encore hommage
A leurs ancêtres victimes de l'esclavage

Nos petits enfants sont là pour te fêter
C'est leur surprise, ils t'attendent à côté
Ne nous laisse pas un sentiment amer
Le jour de ton anniversaire



Quatre-vingt-dix ans déjà
Une force à défier des soldats
Elle se redresse sous les yeux ébahis
De Jonathan, David et Jérémie

Elle serre ses fils, puis elle se met debout
Plus rien ne compte à part ce rendez-vous
Avec plus de cinquante garçons et filles
Sa plus grande valeur, sa famille...

Il y a Daniel, et Esther, sa petite sœur
Qui savent leurs dix commandements par cœur
Joseph, Sarah, Noémie et Simon
Petits gardiens d'une grande tradition

Et puis, bien sûr, Julie et Nicolas
Rémy, Lucie, Gilles et Alexandra
Les petits derniers nés d'un mariage mixte
Qui ne seront jamais négationnistes

Car il connaissent parfaitement leur histoire
Car chacun d'eux est un bout de mémoire
Malgré leur âge ils ont beaucoup souffert
A travers les souvenirs d'une grand-mère

Elle pose ses mains sur chacune de leur tête
Les yeux troublés, le cœur en fête
Ils chantent son nom et quand viendra la nuit
Chacun ira l'embrasser dans son lit



Le soleil illumine sa chambre
Elle sent la douleur de ses membres
Disparaître dès le premier mouvement
Malgré le poids des quatre-vingt-dix ans

Le matricule soixante mille quarante-deux
Vivra encore une décennie ou deux
Portant au bras jusqu'au dernier voyage
Comme une preuve, son tatouage

Face au cyclope et sa troupe de paille
Elle sera là comme un dernier détail
Bravant les faux et les contorsionnistes
Elle sera là, Perfectionniste...

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par David (David) le jeudi 28 février 2002 - 14h52:

encore un attentat perpetré par une femme paletinienne cela demontre la mauvaise influence de la france chez les palestiniens elle les a contaminé avec les lois sur la parité

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Bebel (Bebel) le jeudi 28 février 2002 - 14h50:

A Bazooka,

la reponse est : oui et non.je m'explique : se choisir un rav veut dire se choisir un decisionnaire. Un decisionnaire -possek - est un rav qui peut trancher dans certains cas ambigu. Exemple : une bete abattu rituellement et sur laquelle il y a un doute de sa casheroute,suite a un probleme de poumon,le chohket se doit de poser la question a un rav qui a appronfondi les lois de casheroute et qui peut trancher sur le cas de cette bete.
Tous les rabbins ne sont pas des "possekim".
En regle generale,les rabbins communautaires etudient les decisions des "possekim" afin de repondre aux besoins de la communaute,dans des cas similaires.

si vous desirez d'autres eclaircissements,avec plaisir dans la mesure ou je saurai la reponse,car je suis tres loin de tout savoir.

Line

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Bazooka (Bazooka) le jeudi 28 février 2002 - 13h47:

Merci Bebel pour votre reponse.

Si j'ai bien compris l'explication, cela veut dire que les Rabbins (nos Sages), sous couvert de la Michna (Thora orale), nous conseillent de prendre un Rav.

En d'autres termes, les rabbins nous conseillent d'avoir un rabbin.

Merci de me confirmer.
Bien a vous.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Moka (Moka) le jeudi 28 février 2002 - 09h37:

Merci Line pour votre explication.
Par contre pas de « A votre service entre nous »
Koulanou ah’ot vé ah’im, véein yir-at kavod béneinou.
Nous sommes tous des sœurs et des frères et pas de déférence entre nous.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Lilo Sion (Pignouf) le jeudi 28 février 2002 - 09h33:

MONSIEUR ALBERT
j'ai lue votre texte et mes larmes se sont mise a coulee et, je ne peut les aretee
par votre faute mon clavier a dijoncter,et du cote des chifres sa ne marche plus tant pis je ne pouree pas envoyer mon numero de telephone a mes dulcinees mes sa ma fait du bien il y a bien longtemps que mes larmes non pas mouyee mes yeux

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Bebel (Bebel) le jeudi 28 février 2002 - 09h09:

Oui,Moka
c'est exactement ca "goye chel chabat": un non-juif a qui on apprend a l'avance quel sera son role prendant le chabat et par la suite,le fait de lui-meme sans qu'on lui precise a nouveau .
Le principe etant qu'il est interdit de dire PENDANT chabat "faites moi ceci ou cela".Le "goye chel chabat" doit faire tout seul.

a votre service

Line

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Henri Bueno (Henri) le jeudi 28 février 2002 - 09h05:

Deux raisons possibles.
La servante devait etre payee a la semaine ou au mois,pour pouvoir travailler aussi le shabbat.
En semaine il lui montrait (l'habituait) ce qu'elle devait faire le shabbat.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Moka (Moka) le jeudi 28 février 2002 - 08h44:

Line, lisez bien ceci et donnez-moi l’explication, je vous prie.
Ma mère à qui je racontais hier votre commentaire du 27 février, concernant les « Goyim shel Shabbat », m’a relaté un événement qu’elle a vécu personnellement en Tunisie.
Un Rav avait une « domestique » musulmane qui venait le vendredi aider sa femme préparer Shabbat, elle repassait ensuite en fin de soirée, laver la vaisselle et mettre de l’ordre.
Afin de lui inculquer des automatismes, le Rav demandait à cette brave femme de venir un jour par semaine en fin d’après-midi, effectuer des menus travaux.
Au moment de son départ, il la priait d’éteindre les lumières qu’il avait volontairement allumées.
Au bout de quelques semaines, à ‘erev Shabbat, la dame après avoir terminé sa tâche, faisait le tour de la maison et éteignait systématiquement toutes les lumières.
Est-ce pour lui donner le « statut » de « Goya shel Shabbat » que le Rav lui demandait de passer en semaine ?
Je vous remercie.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Bebel (Bebel) le jeudi 28 février 2002 - 08h07:

Attentat au barrage de Makabim, aux portes de la ville de Modiin :

a nouveau une femme kamikase s'est explosee a proximite des soldats du barrage en faisant des blesses.les terroristes accompagnateurs ont ete arrete.

Selon www.debka.com ,ils s'appretaient a faire un attentat dans le ychouv de givat zeev , au nord de jerusalem (et ont change d'avis) et ca serait les memes qui ont fait l'attentat a Neve Yaakov qui a fait un mort ,une femme policier, la veille de Pourim.

Le ychouv Guivat Zeev ,c'est la ou est ma maison.

Line

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Bebel (Bebel) le jeudi 28 février 2002 - 07h23:

Bazooka,

c'est des rabanan,puisque c'est de la michna.mais comme moi vous savez que la michna est la thora orale et est indissociable de la thora ecrite.La michna dans les temps passes se transmettait oralement et a ete retranscrite suite aux exils qui ont eu lieu lors de la destruction du temple,de crainte de la voir disparaitre.La michna apporte les eclaircissements necessaires a la comprehension des lois de la thora.
"MOSHE KIBEL THORA ME-SINAI,OU MESSARA LE-YEHOCHOUA,VE-YEHOCHOUA LA ZKENIM,VE-HAZKENIM LE-ANECHEI KNESSET AGUEDOLA" (MOCHE A RECU LA THORA AU MONT SINAI LA TRANSMISE A YEHOCHOU QUI L'A TRANSMISE A SON TOUR AUX ANCIENS ET LES ANCIENS L'ONT TRANSMISE A LA GRANDE KNESSET - en fait le sanhedrin qui siegeait a l'epoque du beth amikdach).

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mena (Mena) le jeudi 28 février 2002 - 04h25:

Château prince Abdallah 2002 ! (info # 012702/2)

Par Stéphane Juffa © Metula News Agency


L'initiative de paix du prince consort Abdallah d'Arabie Saoudite a laissé plus d'un observateur perplexe. Démarche étrange en effet et dédaigneuse de la conjoncture, que celle de Riad, alors que le Proche Orient danse sur un pied, sur un baril de poudre allumé !

Pour le surplus, Abdallah taille la barbe à la complexité ambiante, avec son plan en une phrase : Normalisation des relations des tous les Etats arabes avec Israël, moyennant le retour de l'Etat hébreu aux frontières de mai 67. Pas facile de faire plus court, ce qui a déjà poussé des collègues analystes à crier au simplisme et, ne distinguant dans ce simplisme rien d'autre qu'un slogan, à tourner le dos à l'initiative saoudienne.

A Métula, on se voudra beaucoup plus prudent et on a préféré laisser décanter la proposition du prince deux ou trois jours, histoire d'observer les premières réactions des dirigeants politiques de la région et partant, de se faire une idée du degré de préparation diplomatique dont avait bénéficié ce plan de paix nouvelle cuvée. Pour rester dans le jargon œnologique, on dira que le millésime Abdallah est maintenant bien chambré et que le cépage dont il est issu ne manque pas d'intérêt. On dira aussi, que plein d'amateurs proposent de l'acheter sur pieds et que sa première mise sur le marché rencontre un franc succès.

Saudi Arabian Airways va regretter de ne pas avoir d'antenne à Tel Aviv, car elle y ferait des affaires en or. Se départissant de toute réserve, la plupart des responsables israéliens, y compris le Président Katsav et le Premier ministre Sharon, ont publiquement fait savoir qu'ils sont disposés à se rendre à Riad. Le Président Arafat, depuis sa heuh… résidence d'hiver de Ramallah, leur a fait un écho immédiat, en annonçant qu'il embrassait des deux mains l'initiative saoudienne. En Egypte, en Jordanie mais aussi, au Liban et en Syrie, les dirigeants emboîtent le pas d'Abdallah et rejoignent les ministres de l'Union Européenne afin de chercher les moyens de soutenir cette nouvelle démarche diplomatique.

C'est, qu'en plus d'intervenir après un an et demi de violences discontinues et dans un environnement régional qui ne sait même plus imaginer une situation pacifiée, l'initiative Abdallah possède certains arguments incontestables, qui plaident en sa faveur :

1. Par exemple, cette initiative réduit considérablement, pour Israël, les risques inhérents à la conduite de négociations séparées avec ses voisins arabes. Le danger consistant à faire des concessions territoriales à l'un des adversaires, tout en s'exposant aux affres d'un conflit armé avec un autre ennemi.

2. Tous les Etats arabes qui entourent Israël sont des régimes totalitaires ou para totalitaires. Dans ces conditions, le risque le plus grave encouru par Israël, lors de compromis pacifiques, réside dans l'instabilité nominale des régimes non démocratiques. Imaginons, en effet, qu'Israël rende à la Syrie la quasi-totalité du Golan et qu'ensuite, le pouvoir alaouite soit renversé à Damas par un gouvernement d'obédience islamiste, qui, pour l'exercice intellectuel auquel nous nous livrons, abolirait l'accord de paix auquel aurait souscrit le régime précédent ; dans ces conditions, l'Etat hébreu aurait à faire face à des forces armées fondamentalistes et antagonistes à 10 kilomètres de Kiriat Shmona et à 15 kilomètres de Tibériade.

L'offre saoudienne a cela d'irréversible, qu'elle a introduit unilatéralement le concept de la "responsabilité collective de la Nation arabe" et celui de la "parole arabe", que ces derniers sont fondamentaux pour la pérennité et pour l'intégration d'Israël dans la région et que le pays à l'emblème de David ne laissera plus ces concepts disparaître du dialogue politique.

3. Dans le cas où la décision de faire la paix avec Israël serait le fait de la Nation arabe, les pays qui s'excluraient du processus seraient instantanément marginalisés et leur comportement deviendrait politiquement incompréhensible.

4. Dans le sens inverse, créant ainsi un autre événement irréversible et nouveau, le prince Abdallah, en envisageant à voix haute des "conditions" de cohabitation avec Israël met un terme au débat de "principe" qui tiraille le monde arabe depuis les accords de paix entre Sadate et Bégin. En effet, alors que certains régimes arabes et musulmans, dont l'Autorité palestinienne, se demandaient encore si aux termes du principe, il fallait reconnaître à Israël le droit à l'existence, voilà que l'Arabie Saoudite, gardienne des lieux saints de l'Islam, qui ne s'était jamais exprimée ouvertement sur la question, affirme tout à coup que la paix avec les Juifs est une question de conditions et que, dans certaines de ces conditions, qui plus est définissables, les Arabes accepteront de vivre aux côtés d'Israël.

Pour les observateurs avisés de l'aire moyenne orientale, l'ouverture saoudienne constitue déjà, avant même d'attendre ses prolongements diplomatiques, une étape majeure qui marquera l'évolution des relations entre les Arabes et les Israéliens. Désormais, intrinsèquement, toute démarche qui réfuterait théoriquement le droit d'Israël à jouir de sa place géographique sur sa terre, se trouverait en opposition avec le point de vue saoudien. Des points de vue spirituel et économique, qui connaît l'influence de Riad sur les pays arabes, réalise l'importance de la déclaration d'Abdallah !

5. Dans la vague de ce qui précède, on pourrait assister à un effet domino et voir d'autres Etats arabes se joindre au processus de paix. La base du dialogue, c'est "si l'Arabie admet l'existence d'Israël, alors il est également licite de discuter avec elle !"

6. L'offre saoudienne, dans sa compréhension juridique, n'est pourtant que la reprise des termes constituant l'offre Clinton ainsi que ceux qui se situent à la base des accords d'Oslo. La nouveauté est subjective bien plus qu'objective. Elle tient en deux points : 1) Ca n'est plus les Etats-Unis qui proposent que les Arabes vivent en bonne harmonie avec Israël mais l'Arabie saoudite, gardienne de l'Islam. 2) Abdallah introduit le concept de Nation arabe en tant qu'interlocuteur, que négociateur et peut-être même, que parti signataire d'éventuels accords. C'est plus qu'un changement, c'est une petite révolution !

7. L'ouverture saoudienne marginalise de facto la position de Yasser Arafat ET de l'Autorité palestinienne. La proposition du prince est supra palestinienne, en ce qu'elle concerne l'ensemble des Arabes et parmi eux, seulement, les Palestiniens. Ca n'est plus Arafat qui représente les Arabes dans la négociation avec Israël mais c'est exactement le contraire. Il y a, dans l'initiative Abdallah, un désaveu strident des tergiversations et du double langage arafatiens et plusieurs observateurs se demandent même, si le fondateur du Fatah sera directement associé aux prochains rounds de négociation, dans le cas où il ne ferait pas allégeance, par des actes clairs et pas uniquement par son verbiage habituel, à la ligne saoudienne.

En proposant à Israël de vivre à l'intérieur de ses frontières d'avant 67, les Saoudiens reconnaissent explicitement leur droit à la souveraineté politique suprême et du même coup, ils se rangent implicitement derrière l'école Sari Nusseiba des : deux Etats deux peuples, avec chaque peuple qui gère ses problèmes démographiques et historiques dans le cadre de son Etat.

L'exigence d'Arafat quant au principe de l'établissement de millions de Palestiniens dans l'Israël territoriale ne fait pas partie de la manchette du plan Abdallah. C'est sur cette exigence qu'avait capoté le dernier processus de paix, tant celle-ci est synonyme du refus de l'existence d'Israël. L'initiative saoudienne, en s'articulant exclusivement autour de l'équilibre "droit-frontières", semble éviter ce cul de sac, qui constitue certainement la base intellectuelle qui se cache derrière la deuxième Intifada.

8. L'offre saoudienne oblige surtout et d'abord le régime de Béchar El-Assad, qui est entièrement dépendant du soutien du royaume arabe pour sa survie économique. Privé du soutien financier de Riad, Damas ne tiendrait pas plus de trois mois.

9. L'initiative du prince Abdallah sert principalement l'Arabie saoudite et c'est quelque chose qu'il faut bien appréhender. Riad est très inquiète de la poussée des fondamentalismes arabe et islamique, qui prennent le faux prétexte du conflit israélo-palestinien pour s'étendre. Or, la monarchie de la presqu'île arabique sait bien qu'elle se situe en point de mire de ces deux mouvances et que sa propre tranquillité passe impérativement par un retour au calme des esprits musulmans. Pour Riad, il est indispensable de forcer au déclin des régimes tels que celui de Saddam Hussein en Irak, celui des Ayatollahs en Iran et les organisations islamo révolutionnaires de type Hamas et Djihad islamique.

En termes de stratégie régionale, la dernière démarche du prince Abdallah en direction de Jérusalem constitue un très beau coup. Il sait que s'ils étaient privés du prétexte sempiternel de la confrontation avec Israël, ces régimes "malfaisants" auraient toutes les peines du monde à justifier de leurs excès guerriers et répressifs auprès de leur propres populations et ils se verraient contraints de mettre un bémol dans leur course aux armements de destruction massive, qui inquiète légitimement les rois d'Arabie.

En relativisant le problème juif, en le redimensionnant dans des proportions rationnelles et politiquement indiscutables, Abdallah a déjà évacué le trop-plein d'air, qui pousse les voiles de tous les extrémismes, qui foisonnent ces jours en pays d'Islam.

A ceux qui se demandent pourquoi la monarchie saoudienne ne nous a pas épargné moult turpitudes, en prodiguant son appui à Arafat (qui lui faisait alors si cruellement défaut pour accepter le statut international de Jérusalem, pour renoncer à réinstaller les réfugiés palestiniens à l'intérieur d'Israël et surtout, pour signer la fin de l'état de guerre entre les Israéliens et les Palestiniens), lors du sommet de Camp David, voici nos propositions de réponses :

- Le roi Fahd avait alors toutes ses facultés et il était engoncé dans ses considérations tactiques d'attentisme prudent.

- Après le 11 septembre et les démonstrations de force des islamistes radicaux, cet attentisme est désormais insuffisant à garantir la sécurité du royaume saoudien. En plus des raisons liées à la santé du souverain régnant, on imagine que ce sont ses conceptions éculées, qui l'ont politiquement mis sur la touche, à l'issu d'un mini putsch d'inspiration familiale.

- Arafat a depuis fait la preuve qu'il n'avait pas la stature d'un homme d'Etat et justement, son choix de libaniser la confrontation israélo-palestinienne ad aeternam, avec la déstabilisation régionale voulue que cela entraîne, ne s'inscrit absolument pas dans la logique des préoccupations sécuritaires de l'Arabie saoudite.

Pour Israël, l'initiative d'Abdallah ne revêt pas que des aspects favorables. Elle confère aux Arabes une puissance de négociation accrue, suivant le principe : "plus de garanties arabes = plus de concessions israéliennes".

De ce fait et si les négociations s'engagent réellement, les considérants israéliens de sécurité s'estomperont partiellement au profit des discussions traitant de la configuration de la cohabitation à long terme. Une des hypothèses de travail recherchées par le prince, consiste à pouvoir dire à M. Sharon "votre droit à l'existence n'est plus mis en doute, il est reconnu par l'ensemble de la Nation arabe. Vous n'aurez plus besoin de précautions draconiennes de sécurité, puisque les Arabes vous offrent la paix, alors discutons de la substance de notre différend, rendez-nous nos territoires !"

Les réticences israéliennes risquent également d'être discréditées par les Européens et même par les Américains. Le gouvernement israélien doit craindre un effet d'étouffement, par lequel il sera pressé de toutes parts d'admettre des compromis territoriaux conséquents. Si l'affirmation de la coalition qui gouverne à Jérusalem, selon laquelle Arafat n'est pas un interlocuteur valable, a marqué des points parmi les pays modérés, il ne serait pas possible de faire valoir le même argument en ce qui concerne les Saoudiens. Les Saoudiens sont en effet des interlocuteurs recherchés et solvables, dont les engagements sont respectés par la communauté internationale.

Malgré ces craintes, tous ceux qui pensent que la paix constitue la meilleure garantie pour l'épanouissement des peuples de la région auront accueilli favorablement l'initiative saoudienne. Avant d'accompagner le plat principal, il faut encore que le "Château Abdallah" démontre le sérieux des techniques présidant à son élaboration.

Y a-t-il un plan, ou s'agit-il seulement d'un habile subterfuge arabe, destiné à redorer un blason globalement terni par les images des tours jumelles en train de s'effondrer, par celles des assassinats collectifs de civils israéliens dans les rues de Jérusalem, ainsi que par les doutes suscités par l'intransigeance arabe à détruire l'Etat d'Israël ?

C'est bien sûr là que se trouve la première question, à laquelle il faut répondre afin de devenir un grand millésime. Ensuite et si les Saoudiens sont sérieux, ils devront accompagner leur proposition par des "gestes de bonne volonté" indispensables à la construction d'une atmosphère de confiance autour des négociations. S'ils ont vraiment fait le choix stratégique de vivre aux côtés d'Israël, rien ne les empêchera, évidemment, d'instaurer un dialogue direct avec les gouvernants israéliens, comme l'avait fait Anwar El-Sadate en son temps, alors qu'il était animé des mêmes intentions.

Il faudra, enfin, que les Saoudiens participent à une vraie négociation qui ira au fond des choses. A ce titre, toute initiative qui ne reprendrait pas les pourparlers, là où ils ont été abandonnés à Camp David, n'aurait aucune chance réelle d'aboutir et se solderait pas une nouvelle perte d'influx diplomatique et, vraisemblablement, par une nouvelle augmentation du seuil tolérable de violence. Si Abdallah est un prince sérieux, il aura intégré toutes les variantes à son équation moyen-orientale et il présentera au monde un breuvage savamment étudié, afin qu'il rende l'espoir aux habitants meurtris de cette région. Sinon, eh bien, nous saurons au moins qu'on a voulu nous faire boire une piquette !

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Toufiq (Toufiq) le jeudi 28 février 2002 - 03h45:

bebert ta grand mere bien aimee t'est peut etre revenue sous la forme d'une de tes filles

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le jeudi 28 février 2002 - 03h15:

Extrait du manuscript Sa'adani et le prince (inédit)le 2/27/2002

Sa'adani ne mangeait jamais avant le cheval. Maintes fois il disait au sujet de son cheval:
"Hadika Haycha, Khlaqha Rabi, Roha fi Yedek Hiya Takla A'lik," (Cette bête est créée par Dieu, sa vie est dans tes mains et elle compte sur toi.) Je me souviens que lorsque nous allions visiter Sa'adani nous passions d'abord par l'écurie pour voir si le cheval avait de l'eau, nous savions alors que cette visite faisait bien plaisir à Sa'adani. Sa'adani avait parcouru un long chemin à travers les champs, le soleil était au milieu du ciel quand il avait atteint l'entrée de la caserne où se trouvait le prince avec ses soldats. Sa'adani ne se rendait pas compte du chemin qu'il venait de faire. Sans descendre du cheval, il regardait la garde qui le saluait, il ne s'arrêta pas, il continua son chemin sans se soucier de rien. Il n'avait pas la notion du temps, pour savoir l'heure qu'il était il levait sa tête vers les cieux, puis il observait la position du soleil et reprenait son chemin comme si la caserne lui appartenait. Quand il s'était éloigné de la porte, il entendit soudain quelqu'un qui hurlait:
- "Sa'adani! Sa'adani mon frère! heureusement que tu es venu, ces soldats Dieu sait de quel bled ils sortent, ils viennent de m'arrêter, me prenant pour un voleur! Imagine-toi, moi comme voleur?" Sa'adani tourna sa tête et il reconnut le visage d'Abou LaRouah, le grand chef des bandits de El Ghenga, qui avait maintes fois été aimable à son égard. Les soldats, dont la plupart ne parlaient pas l'arabe, voyant Sa'adani avec sa tenue, le prenaient pour un prince. Sa'adani s'approcha d'Abou LaRouah, puis il prit du souffle et à haute voix il dit:
- "Vous n'avez pas honte de faire une aussi grave erreur! Et encore vous avez de l'audace d'arrêter mon frère?" Sa'adani faisait agiter le papier que le bijoutier lui avait remis avec le cachet du prince. Les soldats qui ne connaissaient pas Sa'adani, voyant qu'il tenait un document avec le cachet du prince, lachèrent Abou LaRouah en lui disant:
- "Aya Emchi Ma' Khouk." (Allez, partez avec votre frère.) Ces soldats ne voulaient pas avoir des histoires avec leur supérieur, ainsi Abou LaRouah se trouvait du coup relâché et en liberté grâce à Sa'adani. Depuis, Abou LaRouah qui déjà avait un grand respect pour Sa'adani devint encore plus aimable avec lui. Sa'adani de sa part, et pour compléter le bon jeu, embrassa Abou LaRouah devant les soldats et lui dit:
- "Mon frère, pardonne leur, ils se sont trompés, et ne dit surtout rien au prince." Abou LaRouah qui rentra aussitôt dans le jeu, lui répondit d'un air généreux:
- "Bkhaterek Samahtem" (En ta considération mon frère, je leur ai pardonné.)
Les deux hommes, continuèrent leur chemin vers le quartier du prince. Devant la tente du prince, il y avait une petite tente qui formait un genre de vestibule par lequel Sa'adani devait passer. À l'entrée Sa'adani et Abou Larouah reprirent un peu leur souffle. Ils se présentèrent au Chaouch qui faisait la fonction d'ordonance. Sa'adani lui tendit le papier du bijoutier, le Chaouch jetant un regard sur le contenu, lui dit:
- "Oui, je suis au courant, j'ai été avisé de votre aimable visite" et il lança un regard soupçonneux sur Abou LaRouah, puis le Chaouch s'absenta un moment. Un instant plus tard le Chaouch apparu à nouveau, puis il leur fit signe de rentrer, Sa'adani et Abou LaRouah le suivirent. Derrière le vestibule il y avait encore une tente très large, elle était toute garnie de tapis, puis à l'intérieur et au fond de cette tente une ouverture menait à un genre de couloir couvert par des toiles. Celui-ci aboutissait à une autre tente plus spacieuse que la précédente. La tente du prince était bien décorée avec des tapis orientaux et des meubles européens de style italien. En ce temps-là le commerce entre la Tunisie et l'Italie était florissant et ces meubles étaient sans doute commandés spécialement en Italie pour la famille beylicale. Le prince attendait Sa'adani du côté droit de la tente, il était assis auprès d'une petite table ronde. Dès qu'il vit Sa'adani il se leva pour les saluer, d'abord il fit un aimable geste à Sa'adani qui retourna poliment le salut avec sa main droite à peine levée jusqu'à sa taille, mais avant que le prince ne les invitât à s'assoir, celui-ci lança un regard à Abou LaRouah qui embarrassa Sa'adani. Ce dernier ne voulant pas faire un cas, lui tendit aussitôt la petite boîte que le bijoutier lui avait remise. Le prince connaissait Sa'adani de par plusieurs visites qu'il avait faites au palais beylical, et d'un air généreux et sans même regarder la petite boîte, il fit à nouveau un geste gracieux à Sa'adani de s'assoir et lui dit:
- "Je vous remercie d'être venu, je pensais que le bijoutier me ramènerait ce bijoux." À ces belles paroles Sa'adani répliqua:
- "Votre Altesse Royale, au contraire, j'ai pu respirer l'air pur de nos belles campagnes." Soudain, comme pour le surprendre, le prince fit:
- "Qui est ce bonhomme, c'est votre servant?" Sa'adani voulait d'abord dire non, c'est mon frère, mais Abou LaRouah lui fit signe de son regard de ne pas dire qu'il était son frère de peur d'embarrasser Sa'adani. La tenue d'Abou LaRouah était bien piteuse.
Sa'adani saisit cette nuance et comprit aussi que le prince le prenait pour une haute personnalité. Il fit:
- "C'est le servant de mon frère." il prononça à haute voix les mots: 'mon frère'. Ainsi, se disait-il, dans le cas où le Chaouch aurait entendu les mots "mon frère" dans la conversation celà le ferait croire que c'était bien du frère de Sa'adani qu'il s'agissait. Ainsi il ne courrait pas le risque d'être compromis parce qu'il avait dit auparavant aux soldats qu'Abou LaRouah était bien son frère. Abou LaRouah de sa part trouvait cette nuance amusante et semblait être bien d'accord avec Sa'adani.
Abou LaRouah qui n'en revenait pas de la coïncidence, n'osait même pas dire un mot, il était stupéfait et se conduisait comme un vrai servant. Ensuite le prince remercia Sa'adani d'avoir apporté le bijou et appela le Chaouch. Il le pris de côté et lui dit quelque chose à l'oreille. Après un bon moment le Chaouch revint avec un papier en main, qu'il donna au prince. Sa'adani et le Chaouch s'échangeaient des regards sans savoir ce qui se passait. Le prince s'excusa pour un moment, alla à son bureau qui était au fond de la tente puis il revint, dans sa main il avait une lettre qu'il tendit à Sa'adani. Cette lettre disait:
- "À tous les officiers de l'armée beylicale, veuillez accorder tout support au Sayed Sa'adani Sa'adoun et son servant, pour les services qu'ils ont rendu à leur supérieur Prince Ibn Raïs El Pacha. Ces deux citoyens loyaux seront dès ce jour, dispensés de verser tout impôt." Le prince pria Sa'adani de montrer ce document au Caid de Béja en lui disant:
- "Garde cette lettre toujours dans ta poche, elle te servira."
Lorsque Sa'adani avait pris congé du prince, il s'éloigna discrètement du quartier du prince, se dirigea vers le portail et pour ne pas montrer qu'Abou LaRouah n'avait pas de cheval. Sa'adani prit son cheval par les guides et marcha jusqu'à la sortie du camp. Puis il s'éloigna derrière un buisson pour ne pas être vu par les soldats. Il commença un entretien avec Abou LaRouah et Sa'adani dit à celui-ci:
" Abou LaRouah! Comment entends-tu retourner à ta base? Celui-ci fit un geste de malheureux, puis Sa'adani lui dit:
"Tu veux que je te prête un peu d'argent?" Abou LaRouah lui répondit:
- "Non, pas du tout, je n'ai besoin que d'un cheval, juste pour retourner chez moi." Sa'adani ne voulant pas insister sur le mot argent, lui dit:
" Ah! Si ce n'est qu'un cheval, je vais voir si j'en trouve un chez un de mes amis du coin." Il donna ainsi l'impression au chef des bandits qu'il avait bien des amis partout. Sa'adani avait compris que le cheval d'Abou LaRouah était confisqué par les soldats du bey et comme il ne voulait pas faire un cas de cela, il dit à Abou LaRouah d'attendre sous l'arbre en attendant qu'il trouve un cheval. Ce dernier s'était assis auprès d'un arbre et attendait patiemment le retour de Sa'adani. Au bout de quelques bonnes heures, Sa'adani finit par trouver un cheval chez un petit commerçant qu'il connaissait bien et qui se trouvait juste à la sortie du village de Mejez El Bab. Les yeux d'Abou LaRouah scintillaient lorsqu'il vit Sa'adani revenir sur son cheval et tenant le guide d'un autre cheval de couleur marron avec des taches blanches sur les côtés. Il était heureux comme un enfant et dit à Sa'adani:
-" Tu es un vrai frère. S'adani qui n'aimait ni les flatteries ni les remerciements, fit un geste de sa tête et dit:
-" Rod Balek Ya sidi! Madakhenich fi Goma Jdida." (Fait attention mon cher et ne me rentre pas de nouveau dans une telle histoire). Les deux nouveaux amis se mirent en route respectivement vers Béja et El Khenga mais avant de se quitter Sa'adani rappela à Abou LaRouah qu'il devait lui rapporter le cheval, afin qu'il puisse le rendre à son propriétaire. Abou LaRouah remercia Sa'adani de lui avoir sauvé la vie et lui promit qu'il sera protégé par lui-même et par tout son groupe. Sa'adani écoutait calmement ces dires et ne fit aucun geste, mais il murmura:
-"Echeda Fi Rabbi ya Khouya." (Comptons que sur Dieu mon frère.)
Sa'adani s'arrêta juste avant un croisement de sentiers et descendit de son cheval. Abou LaRouah ne comprenant pas la raison de cet arrêt, descendit lui aussi de son cheval et demanda à Sa'adani s'il était fatigué, à quoi Sa'adani lui répondit:
- "Merci pour tout ce que tu viens de me dire, mais je voudrais savoir la raison de ton arrêt par les soldats du Bey." Abou LaRouah tout calmement répondit ainsi:
- "Vous savez bien que dans notre métier, nous vendons toutes sortes de produits qui tombent dans nos mains et cette fois-ci, j'étais arrêté pour une malheureuse chaîne en or qui paraît-il a été volée, et comme je ne pouvais pas prouver que je n'y étais pour rien dans cette histoire, les soldats du bey qui étaient à la recherche d'un voleur m'avaient arrêté alors que je me lavais tranquillement dans l'oued (la rivière). Je pense qu'ils avaient besoin d'arrêter quelqu'un. Mais toi, tu le sais bien, Sa'adani, que moi je ne vole pas une bagatelle comme une chaîne en or." Sa'adani reprit:
-" Evidemment, tu ne vas pas te salir pour une chaîne en or!"
-" Ce sont mes hommes qui ont du faire ces bêtises," répondit Abou LaRouah. Sa'adani, qui ne croyait pas un mot à tout ce qu'Abou LaRouah disait, et comme il voulait lui montrer que son intervention valait beaucoup, il lui dit:
- "Mon cher frère Abou LaRouah, tu sais bien combien je t'aime, toi qui ne m'a jamais fait de mal, et en te voyant prisonnier, je ne pouvais pas te laisser dans les mains de ces bruts soldats, que Dieu seul sait où les Turcs les ont trouvés, ils ne savent même pas parler le turc et encore moins notre langue." Puis comme pour prendre de l'air Sa'adani respira un peu et fit un court arrêt, puis il continua:
- "Tu sais ce qu'il serait devenu de toi chez ces sauvages, ils t'auraient vendu comme un esclave ou comme un vrai servant. Abou LaRouah écouta calmement Sa'adani et lui répondit:
- "Tu vois quelle chance que j'avais de te retrouver après si longtemps, et que tu sais que je ne fais ni des choses mauvaises ni malhonnêtes. J'exerce honnêtement mon métier et depuis que tu m'avais connu la première fois il y de ça des années je n'ai jamais changé de place, je me trouve toujours dans El Khenga." Sa'adani à son tour lui répondit:
- "Mon cher ami, Dieu sait combien tu es sage et bien éduqué, et certainement il n'est pas de ton genre de voler une bagatelle comme une chaîne, oui, c'est vrai, tu es toujours dans la même place de travail, tu n'est pas le type à changer souvent de place, je peux même dire que tu es un homme stable et fidèle à ton métier. A ces paroles Abou LaRouah se sentait flatté et pour un instant il commençait à croire qu'il était vraiment un homme honorable. Sa'adani continua:
-"Je ne pouvais pas laisser un homme innocent comme toi être injustement accusé d'un crime qu'il navait pas commis, puis être puni et maltraité comme esclave. C'est pour cette raison que j'avais intervenu."
En ce moment-même, lorsque Sa'adani parlait avec Abou LaRouah, le prince et son Chaouch se trouvaient encerclés par les bandits. Ceux-ci avaient réussi à neutraliser tous les soldats de la caserne, ils prirent les chevaux de ces soldats et après avoir battus tous ceux qui se trouvaient présents dans le camp, ils les relachèrent en leur disant:
"Propagez la nouvelle que le prince est prisonnier des bandits.", Ensuite ils disparaissèrent comme ils étaient venus, en prenant avec eux le prince comme otage.
( A suivre) Copy right Emile M. Tubiana

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le jeudi 28 février 2002 - 03h13:

Le récit d'Albert Simeoni sur le décès de sa chère grand-mère Meiha témoigne bien que nos vieux n'étaient pas laissés à leur sort. Ils ne mouraient jamais seuls.
Il y avait toujours de la famille qui les entourait jusqu'à leur dernier souffle. Et il y avait toujours un homme qui disait Chema Israël et leur fermait les paupières. Moi-même j'avais assisté plusieurs fois à ces scènes.

Il est aussi à noter que lorsque quelqu'un était malade, c'était le défilé des voisins, de la famille, et des amis qui venaient un à un, restaient un moment près du malade et lui tenaient compagnie et lui faisaient courage. En effet, ces visites renforçaient la santé du malade.

Nos vieux ne savaient ni le français, ni le latin, ils savait l'art de vivre et de mourir. Hazak Veematz! Bravo Albert, par ce récit tu as honoré ta grand-mère et tous nos vieux. Devant ton art d'écrire, je m'incline humblement et je me demande, qui suis-je, mon arabe n'est que du judéo-berbère-arabe, et mon français n'est pas plus qu'un français de treize ans.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par ALBERT SIMEONI (Albert) le mercredi 27 février 2002 - 22h48:

'INGRATITUDE.'...comme je te hais...comme je te hais....
Ma chére Janet, ne dites pas celà...je vous en pris..j'ai trop vu de ces vieux abandonnès à leur triste sort...à l'OSE de la Goulette...Ce dimanche vous me lirer dans un autre texte émouvant qui n'est pas loin de ressembler au triste sort qui nous attends...Je m'y prépare la mort dans l'âme..alors je me saoul, à présent de la lie qui m'attends.
Janet...excusez moi..je serai celui qui vous distraira par mes textes que je vous enverrai une fois mon ordinateur rétabli..OK.ne pensez à rien..jouer du piano ou violon la musique adoucit les moeurs.
BREITOU...la brebis galeuse de monsieur Hagège.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par cohen victor (Bekhor) le mercredi 27 février 2002 - 22h46:

Janet.
C'est vrai ce que vous dites, aujourdhui on meurt a l'hopital.
Oui malheureusement c'est vrai, le vingtieme siecle a enterre avec lui toute la tendresse qu'une famille pouvait avoir pour ses parents et grands parents, jusque dans les annees soixante.

Aujourdhui avec soit disant le progres, les grandes villes la courses aux millions, la haine du prochain, les grands ensembles, les grandes distances, etc. etc.....

Les chers vieillard se sentent tres seuls, la solitude est tellement grande chez eux loin des leurs, qu'ils demandent a aller a l'hosto; choisissant des deux mots le moindre...
Oh que je vous comprend quand vous dites, que vous enviez, MEIHA, ZAL....

En fait, je crois que nous languissant notre Tunisie natale, car ce n'etait pas un pays europeens, mais oriental avec un cocon familial tres unis, les hopitaux etaient presque inexistants, nos vieux etaient nos tres respectes.
Ils vivaient dans nos maisons, faisait partie de notre univers, laissez une grande place vide quand ils nous quittaient vers le paradis.
Les hospices n'existaient pas ou tres peu.
Notre temps n'etait pas compte, nous nous contentons de tres peu, moi je me rappelle quand mon pere arrivait le soir a la maison avec 250 grammes de cacahuetes avec ecorces et nous servez ces arachides au dessert; et bien c'etait la fete dans la maisonnee.

Allez faire comprendre ces instants a nos enfants???
Ils ne comprendraient pas.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Toufiq (Toufiq) le mercredi 27 février 2002 - 22h23:

barka chwiya bebert,mille houtas sur toi .tu nous a fait monter les larmes aux yeux et pas seulement de rire.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Janet (Janet) le mercredi 27 février 2002 - 22h02:

Cher Albert,
Je ne trouve pas de mots qui decriraient fidelement mes sentiments...vous ecrivez si bien que j'ai eu l'impression que devant moi se deroulait le plus emouvants des films....Vous savez que depuis nos departs en exil et le monde qui a change et le 21 eme siecle qui file si rapidement,cela m'etonnerait que quand Je mourrai,mon petit-fils qui a 30 ans maintenant et que j'ai eleve,vienne si gentiment adoucir mes derniers moments,,,,
Il est marie,avocat a N.y,a deux enfants..Je ne l'ai pas vu ni sa famille depuis plu
s de 6 mois,meme pas un coup de telephone,ni un e-mail.Je sais que 'on m'aime mais aujourd'hui on meurt a l'hopital.......J'envie un peu vtre grand-mere et Je vous remercie pour elle a sa plac...
Je vous souhaite une longue vie,cher ancien tunisien,cher juif au coeur d'or...

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Admin (Admin) le jeudi 28 février 2002 - 04h15:

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